Henry James Nicholas        
 
Pour faire cette page, je me suis servi du livre de Franck Bruyère, professeur d'histoire à Le Quesnoy.
 
  http://henryjamesnicholas.blogspot.com/        
                               

 

 

HENRY JAMES NICHOLAS
La vie d'une génération de jeunes Néo-Zélandais

 
Version anglaise / English version          
     
En 1916, 30 000 jeunes de moins de 25 ans quittent la Nouvelle Zélande pour le front.

L'archipel se dépeuple de 102438 hommes durant le conflit pour une population masculine en âge de servir de 243 376 hommes, c'est 1/5 de tous les hommes de Nouvelle Zélande, ce pays est saigné de ses forces vives.

La Nouvelle Zélande, se vide de ses agriculteurs, de ses jeunes ouvriers, de ses étudiants, de ses jeunes employés de bureau, tous enthousiastes à l'idée d'affronter la grande aventure.

Henry James Nicholas est naît le 11 juin 1891 à Lincoln au sud ouest de Christchurch au 35 Berry street, dans le quartier Saint Alban, il est calviniste.

Il fréquente l'école normale de Christchurch où il suit une formation professionnelle de charpentier, mais la crise qui frappe les antipodes à la veille de la 1ère guerre mondiale le pousse vers l'Australie où il reste jusqu'en 1915.

Boxeur d'un bon niveau, il possède une collection de médailles qui en font plus qu'un simple soldat quand il s'engage en 1916.

   
   
                                             
Février 1916
Camp de Trentham
                                             
Le 8 février 1916, en plein été, il quitte Christchurch avec 210 autres hommes du Canterbury et gagne Wellington en ferry, pour aller dans le camp militaire de Trentham, où il y passera 5 semaines à faire des manœuvres et des entraînements à la guerre.
   
   
                                             
   
                                             
Pour m'écrire
                                         
Il subira de nombreuses visites médicales très sévères, l'état de la denture est dans ce pays, sujet à la plus grande attention.
   
Mars 1916
Camp de Featherston
                                         
                   
Il est transféré le 17 mars 1916 vers le camp de Featherston dans le Wairarapa pour une durée de 13 semaines.
                                         
Cette période se terminera par une difficile marche de 35 km, à travers les collines Rimutaka.
                                         
                                 
A l'issue de cette période, les instructeurs estimeront que les soldats sont prêts pour le front.
                                 
De nombreuses mauvaises nouvelles parviennent du front mais, l'enthousiasme des troupes est toujours bon. Une germanophobie est entretenue au sein des troupes pour garder les hommes prêts à en découdre, sa troupe est considérée comme la meilleure jamais formée.
                                 
Mai 1916
Départ pour l'Europe
                                 

Le 30 mai 1916, il embarque comme simple soldat, il quitte son pays sans savoir qu'il n'y reviendra plus. Avec les autres soldats néo-zélandais ils iront former une force d'outre-mer de 60 900 hommes.

Le voyage vers l'Europe permet à ces hommes de partir vers la terre de leurs ancètres.

La mère d' Henry, Annah, est née en 1867 dans le Berkshire au sud de Londres, elle a gagné la Nouvelle Zélande en 1874, comme 38 000 européens scandinaves et allemands inclus, à bord d'un voilier, un 3 mâts qui mettra plus de 2 mois pour faire la traversée dans des conditions de grande précarité.

                                 
La veille du départ, les hommes ont droit à une permission de 17 à 22 heures, pour faire leurs adieux à leurs proches.
 
 
Le Tofua Le Willochra

Le voyage se fait à bord de 2 navires, le Tofua et le Willochra, Harry est sur le second.

Le navire fait 7784 tonnes, le voyage est loin d'être une croisière de plaisir car les sous-marins allemands assurent déjà au sud de l'Irlande une guerre très dévastatrice.

Les bateaux doivent aussi faire attention aux nombreuses mines qui coulent de nombreux navires.

C'est avec la peur au ventre que les hommes embarquent dans les navires peints de rayures pour se confondre avec les vagues.

       

Le voyage va durer 54 jours.

                                 

A bord, la vie est rythmée par des exercices de gymnastique, le beau temps permet de sortir les hommes des cabines pour des tirs sur cibles. Ils manient aussi la baïonnette et pour leur faire travailler des mouvement collectifs, ils sont initiés au Haka par des Maoris.

Sur le bateau, les soldats prennent progressivement conscience de l'horreur du conflit, ils manipulent les masques à gaz, symboles de la barbarie industrielle de la guerre.

Henry est un bon boxeur amateur et ce sport est très populaire aux antipodes. Le commandant va donc organiser plusieurs combats, car sa pratique entretient l'agressivité tant du coté du boxeur que des supporters.

Les 2 navires forment un convoi qui fait escale à Durban, en Afrique du Sud.

                                 
   
             
           

Le 13è renfort débarque le 26 juillet 1916 à Plymouth au sud de l'Angleterre et part vers le camp de Sling.

C'est une vieille base militaire anglaise dans la plaine de Salisbury, le lieu est triste, sombre et totalement isolé.

Il se compose de cases pleines de rats, avec l'intérieur couvert de boue.

                                             
           
                                             
           

Situé à 120 km de Londres, et 20 de Salisbury, ce camp immense peut accueillir 5000 soldats.

Si la plus part d'entre eux ont quitté leur pays en cherchant l'aventure, ce n'est pas ici qu'ils la trouveront.

En septembre 1916, les hommes quittent le camp remis en état pour gagner le sinistre camp d'Etaple, en France, sous une météo excécrable.

Cette météo transformera les champs de bataille en immenses flaques boueuses.

     

En quittant le camp d' Etaples, les soldats savent qu'ils vont vers un des fronts les plus sanglants de la guerre. C'est, la peur au ventre qu' Henry James Nicholas et les autres jeunes soldats connaîtront leur baptême du feu avec tant d'autres anonymes de 2è classe.

Henry James Nicholas baigne dès le départ dans ce bourbier où les pieds n'arrivent plus à distinguer le sol des cadavres.

Henry James est "digger" c'est à dire qu'il creuse les tranchées. C'est l'équivalent du "poilu" en français. Les digger ont remué des tonnes de terre pour creuser les tranchées durant cet effroyable conflit.

Le 21 mai il est promu lance-sergent puis sergent moins d'un mois plus tard.

Il passera 25 mois sur le front.

                       
 
                       

 

 

 

 

 

 

 

La région du château de Polderheak, est synonyme de l'horreur de la première Guerre mondiale.

L'assaut sur ce minuscule village belge a coûté la vie à des milliers de soldats Néo-Zélandais. Son impact a eu des répercutions bien au-delà du champ de bataille, laissant de profondes cicatrices dans de nombreuses communautés de Nouvelle-Zélande et dans de nombreuses familles.

                           

Voici la traduction de ce qu'on peut lire sur la plaque commémorative érigée par la communauté reconnaissante de Zonnebeke, en Septembre 2008, pour honorer le sergent Henry James Nicholas VC MM, (VC MM signifie Victoria Cross MM Médaille Militaire).

Le 3 décembre 1917, sur les ruines du château de Polderhoek pour acte de bravoure et de dévouement face à l'attaque, le Sergent Nicholas, qui faisait partie d'une section de mitrailleuses Lewis, avait l'ordre de former un flanc défensif à la droite de l'avance.

Suivit par le reste de sa section à un intervalle d'environ vingt-cinq mètres, il s'élança seul, il tua l'officier commandant du fort allemand ainsi que seize hommes de la garnison en utilisant ses grenades et sa baïonnette, il captura quatre prisonniers blessés et récupéra une mitrailleuse.

Il a capturé ce point fort pratiquement en solitaire, et ainsi sauvé de nombreuses vies.

Par la suite, lorsque l'avance a atteint sa limite, le Sergent NICHOLAS récupéra de nombreuses munitions malgrè le feu nourri des mitrailleuses lourdes et des fusils.

Sa bravoure exceptionnelle et sa clairvoyance tout au long de ces opérations offrent un exemple dont chacun devra s'inspirer.

Ces actes de bravoure lui vaudront de recevoir la Victoria Cross.

                       
 
La Victoria Cross (VC) est la plus haute décoration militaire décernée pour bravoure face à l'ennemi, pour les membres des forces armées des divers pays du Commonwealth.

Elle a préséance sur tous les autres ordres, décorations et médailles. Elle peut être attribuée à une personne de tout rang dans n'importe quel service et à des civils sous commandement militaire.

Au Royaume uni, elle est décernée par le roi d'Angleterre, et l'investiture se déroule au Palais de Buckingham.

                                     
 

Octobre 1918 : les hommes du 1er bataillon du Canterbury reçoivent pour mission de déloger les mitrailleuses ennemies et les tireurs isolés dans la région de Beaudignies. Bien que dangereuses, ces missions sont remplies avec succès.

Le 23 octobre 1918, dans la nuit, Henry entend le bruit caractéristique des bottes des troupes allemandes. Habitué aux rédditions de la dernière semaine, il interpelle la troupe ennemie.

L'officier allemand sort son arme et tire dans l'obcurité sans apercevoir l'ennemi. Les Néo-Zélandais ripostent tuant quasiment tous les soldats allemands. Du coté néozélandais un seul homme est touché, l'une des balles de l'officier allemand a atteint Henry James Nicholas en pleine tête, il s'écroule instantanément.

La section est abasourdie, elle vient de perdre le sergent dont elle était si fier.

L'armistice fut signée le 11 Novembre 1918, 19 jours après la mort d'Henry James Nicholas, celui-ci ne participera à la libération du Quesnoy.

Il était venu prendre part à une grande aventure, mais comme beaucoup de jeunes autres Néo-zélandais, il ne rentrera pas chez lui après ce terrible conflit.

 


Henry fut enterré dans le cimetière français à Beaudignies. Cependant, comme le bataillon a voulu lui montrer un plus grand respect, son corps a été ensuite inhumé avec les honneurs militaires au cimetière de Vertigneul dans le nord de la France.

                           
                  Cimetière de Beaudignies          
                                   
       
Cimetière de Vertigneul        
                                                 
     

Le 7 mars 2007, les Néo-zélandais ont inauguré une statue à la mémoire de Henry James Nicholas.

En bronze et haute de 2,40 m, on la trouve dans le parc Hagley de Christchurch, près du quartier où il a vécu.

     
           
           

 

 

      Il est représenté, les poings serrés, pour rappeler qu'il était boxeur.      
Ces deux plaques se trouvent sur le socle de la statue.
       

Henry James Nicholas est mort à 27 ans.

Plus de 18 000 soldats néo-zélandais ont été tués pendant la première guerre mondiale.